Dis-nous tout...
Je regardais d'un air morne le reflet que m'offrais le miroir. On ne voyait pas les changements qui s'oppéraient chez nous sans ce double conforme que me renvoyais le miroir. Je passais ma main sur mon visage. Cette barbe de 3 jours allait bientôt nécessiter que je la rase. Je braquais ensuite mon regard dans les yeux de cet homme que je voyais. J'avais des yeux verts, pétillants de vie. Mais derrière se cachait quelque chose. Un regard hanté... comme si j'avais vus... Le pire. Un sourire amere étira mes lèvres avant que je ne passe une main sur mes cheveux coupé en brosse, ils étaient chatains. Un chatain clair. Quand j'étais petit ils étaient blonds. J'étais, il fallait l'avouer, bien bâtis. Autant dire que j'étais pas peu fier de mon corps. Je repensais avec un sourire à cette période de ma vie. Avant de secouer la tête. J'avais bien changé depuis... Cet accident. Je ne voyais plus la vie de la même manière. Avant j'étais sûr de moi, avant, j'étais jeune et je me croyais fort et invincible. Mais tout peut arriver ! La preuve... J'ai failli me faire manger par mon quatre heure. Vous l'aurez bien compris, je suis un séducteur. Je suis aussi colérique, j'agis souvent sans réfléchir, MAIS car il y a un mais ! Je reste quelqu'un de poli, courtois et civilisé. En temps normal, bien évidement. Sinon... Depuis quelques temps j'ai tendance à me couvrir de poil quand vient la pleine lune. C'est un loup assez trapus, couleur sable qui prend la place de ce gaillard. Ses yeux sont d'un bleu céruléen. Je n'avais jamais crus que je deviendrais autre chose qu'un simple humain, mais la vie décide souvent autrement. Je passais alors tranquillement dans ma chambre. Là ou mon armoire m'ouvrais grand ses battants. Les anglais disent souvent que les français ont des goûts très étrange et très avant-gardiste en matière de vêtements. Et... Ils ont tout à fait raison. Tout comme ils ont raison de dire que nous sommes des personnes extrêmement tactiles. Car en réalité... Je suis, comme beaucoup, une pièce rapportée. Je ne suis pas un anglais pur souche. La preuve, je ne suis même pas né ici... Et mon accent en atteste. Néanmoins... Au fil des ans il a tendance à s'effacer et ne se fait entendre que lorsque j'éprouve une grande émotion. Je regardais la succession de vestons bariolés, de chapeaux et bien d'autres choses. Collection bien impressionnante pour un homme. Mais quand on a une image... On la soigne. J'enfilais donc le haut de forme dont le tissu noir était parcourus de lierre gris, la teinte était presque la même, dans le bandeau du chapeau était glissé une carte, un as de cœur, et un jeton de casino y était fixé.
Racontes-nous...
Ha... Ma vie n'a jamais pu être qualifié de « calme ». Même lorsque j'étais petiot. Il y a des... Tas de choses qui poussent les êtres à ne jamais se satisfaire du calme. Certains aiment l'aventure plus que tout et ne mèneront sans doute jamais une vie bien rangée. J'illustre parfaitement ce propos, sans me balader dans les colonies d'Angleterre comme un aventurier. J'ai néanmoins beaucoup voyagé. En étant fils d'inventeur, j'imagine qu'on voit pas mal de pays non ? Je souris en repensant à tout ça... L'Angleterre a toujours été le berceau des génies incompris de leur pays. Mon père avait passé des années à sillonner la France à la recherche d'une sorte de mécène, quelqu'un enclin à écouter ses plans loufoques. Honnêtement, il m'a apprit tout ce qu'il y avait à savoir, du point de vu de l'astronomie, de la physique, de la mécanique et de tout ce qui était à la mode ces derniers temps, sans doute dans l'espoir de trouver un assistant parfait dans ses recherches. Mais il n'a jamais compris que ça n'éveillait qu'un... Très vague intérêt chez ma petite personne. C'est ainsi qu'à l'âge de 16 ans, je me dirigeais déjà vers la grande, la forte Angleterre, pays dont j'ignorais tout. Pour tout avouer, le plus dur en arrivant ici... était d'apprendre la langue de Shakespeare. Père finit par trouver le financement nécessaire. Honnêtement, je n'ai jamais compris son intérêt pour... Toutes ces machines. Enfin... ça change la vie, mais... N'y a t-il pas de limites à la connaissance ? A la création ? On m'a souvent dis... De me méfier des hommes se prenant pour dieu. Pourtant, je ne suis nullement croyant. Pas dans un monde comme le notre. Dans une utopie, peut être, mais il y a trop de malheur dans ce monde pour croire en une entité... Supérieure. Pendent que mon père était occupé à son atelier, que ma mère tentait de faire amie amie dans notre nouveau quartier... Je flânais, je restais des jours entiers dehors. Ce que je faisais ? Rien, je regardais tous ces... Mystères de la vie qui m’ouvrais les bras. Quelques soirées passées avec les bonnes personnes parurent avoir des effets bénéfiques. Très vite... Les rumeurs soufflaient, on spéculaient sur l'identité du petit français qui avait fait son apparition dans certaines petites sauteries données par des gens bien nés. L'histoire du dandy français fit vite le tour de la ville. Mais je savais que mes ressources n'étaient pas illimités... Et que très vite l’ennui allait faire son chemin jusqu'à moi. Vous savez comme il est important de changer d'air souvent. C'est ainsi que je fis part de mes plans à mes parents. J'aimais cette aura de festivité, de joie et plus que tout j'aimais la foule. Mon tempérament de fonceur jouait en ma défaveur... Sans doute. Et de nos jours... Les gens qui travaillent ne sont pas très bien vu de la part de certains. C'est alors qu'on entendit dans la presse l'ouverture d'un bar étrange les mois qui suivirent. La décoration avait de quoi faire rêver -quand le paternel est un génie qui sait faire bien des choses de ses dix doigts... C'est beaucoup plus facile.- Pour la suite, je pris tout simplement mon indépendance. Je ne pouvais que voir les efforts que faisaient ma famille pour fournir de quoi nourrir la bête dépensière que j'étais. Un soir, alors que je fermais le bar, je lavais consciencieusement le sol, on vint frapper à la porte d'entrée... J'ouvris, et découvris une jeune femme. Sa robe offrait un décolleté beaucoup trop... En avance sur son temps dirons nous. Elle était trempée. Essoufflée. Elle se jeta sur moi, m'embrassant à pleine bouche. Avant de se dégager et de parler, haletante.
« Une chambre pour la nuit mon ami, s'il vous plaît. Je saurais vous payer grassement. Soyez en sûr. »Elle colla son corps à moi. Déboutonnant mes vêtements comme si elle avait fait ça toute sa vie. Elle se mit à caresser mon torse doucement, avec un petit ricanement amusé. Soudain un cri déchira l'air, tendis que je sentais sous mes mains son corps qui se modifiait. Sa peau ondulait sous mes mains, tendis que ses os se cassaient pour se déplacer petit à petit. Quant à ses muscles, ils s'étiraient jusqu'à l'arrachage, avant de se reformer, plus puissant, les places étaient différentes. Le spectacle était ponctué de sanglots, de plaintes. Soudain, l'animal, il s'agissait même d'un loup. Je me souviens encore de ses grands yeux gris... Se jeta sur moi. Plongeant ses dents dans mon torse. Ces crocs s'enfoncèrent dans ma peau avec une facilitée déconcertante. Soudain, un coup de feu... La créature sursauta et, ne pouvant continuer son festin, s'écrasa au sol. Morte, ou... En fait je l'ignorais. Je me reculais, tremblant. La louve avait été généreuse... Jusqu'à un certains point. Je ne comptais pas lui offrir le repas... J'étais... Comme absent. Mon cerveau ne comprenait pas ce qui se passait. Je cachais mon torse avec ma chemise. Cachant la morsure qui saignait encore. J'étais poisseux. Mais tout ce sang n'était pas seulement le mien. Mes cheveux étaient devenus roux à cause du sang... J'en frissonne encore aujourd'hui. Je relevais les yeux vers le nouvel arrivant. Qui sourit.
« Je vois... »
Je clignais des yeux... J'avais trop bus ? Ou ce monde était il vraiment cinglé.
« Une... Une dame vient de... Se transformer en bête à poile et à croc. Et c'est TOUT ce que vous trouvez à dire ? »Il rit un bon coup. Avant de me regarder.
« Vaut mieux avoir un type étrange qui ne fait que t'inquiéter d'avantage, plutôt que d'être changé en steak tartare. Tu as quoi ? 20 ans ? Tu as la vie devant toi. »
Je secouais doucement la tête. Avant de lui offrir des yeux ronds comme des billes.
« Tu finiras par me devoir une faveur mon cher. Mais pas tout de suite. J'imagine que tu es infecté... N'est-ce pas ? » Je levais les yeux vers lui, moi au sol, lui campé solidement sur ses deux jambes. La louve avait reprit forme humaine. Ses boucles anglaises cascadaient jusqu'aux sol. Le sang était mi coagulé dans ses cheveux, donnant à ces derniers un aspect figé. La scène semblait obsène, elle n'était pas naturelle. Le regard bleu de la femme était vide. Je secouais doucement la tête. Fuyant le cadavre des yeux.
« Que dois-je faire ? »Je fermais doucement les yeux. La plaie me brûlait anormalement, j'avais déjà été mordu par un chien, mais ça n'avait jamais semblé aussi... Douloureux. C'était comme si du jus de citron s'infiltrait dans mon corps. Mon regard devint fiévreux. L'homme eut sans doute pitié, ou peut être étais-je un pion fort alléchant. Il me releva, héla un cabriolet. Je me souvenais que les cheveux piaffaient d'impatience, attendant pour se dégourdir les pattes. A cette heure, les cochers ne se posent plus de question sur ce qui pouvait arriver. Il me laissa alors sur le territoire de la meute. Du moins c'est ce qu'il me dit. Il m'assurais que même à l'autre bout du monde, il me retrouverais. Avant de disparaître. Je me souviens avoir longtemps déambulé dans les rues... Avant de perdre tout bêtement connaissance. Je rouvris les yeux de façon sporadique, pour retomber dans le néant, assommé par la fièvre, la douleur. Ce supplice... ça avait quelque chose de l'agonie. Je me sentais équilibriste, ma barre dans les mains, hésitant à tomber d'un côté, ou de l'autre. Le destin finit par le décider pour moi. Lorsque la douleur atteignit un pique. Je sentais alors mon corps craquer de part en part. C'était comme si... Une créature attendait, blottie contre mes côtes, et qu'une fois le signal donné, il déchirait mon abdomen pour sortir. Dans les brumes de la semi inconscience, je hurlais, encore et encore. Durant les rares éveils, j'avais eu l'occasion d'échanger quelques mots. Enfin plutôt entendre les autres faire des monologues, tendis que je me contentais de grogner pour donner mon assentiment quand on le demandait. Je n'étais donc pas seul. Pourquoi l'aide ne venait pas ? Je finis par lâcher toute l'emprise que je tentais d'exercer pour contenir cette bête. Les douleurs furent longues, avant qu'une conscience ne se mêle à la mienne. Je voyais comme je n'avais jamais vus, j'entendais le moindre bruit. Et surtout, s'ouvrait à moi un nouveau monde olfactif. Ma première pleine lune... Ne m'a laissé que peu de souvenirs. A part l'odeur de fourrures, autres que la mienne, et les étranges sensations qui s'éveillaient encore en moi.
Autres.
Pour ce qui est du bar, tout le monde vous le dira, il est fameux pour les breuvages étranges issus de savants mélanges d'alcool qu'on y boit. Pour tout dire... C'est sans doute ça qui en fait sa réputation, et non le nom du gérant (contrairement à ce que Désiré peut penser dans sa petite caboche... Hé oui, quand on est narcissique, on a tendance à penser que nous sommes le nombril du monde !)
Et toi?
D'où tu viens?: Je suis passée par un annuaire de forum... Mais je saurais pas dire lequel !
Ton pseudo: Little Sheep
Tu es un DC? No !
Le mot de la fin? : ... Woof ?